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Abstract
Introduction : La survenue de cancers cutanés au cours de la dépigmentation artificielle est rapportée depuis plus d’une décennie en Afrique subsaharienne mais aucune réglementation n’est encore prise au niveau des autorités sanitaires des différents Etats. Au cours des deux dernières années 8 nouveaux cas sont rapportés au Sénégal, ce qui nous emmène à tirer la sonnette d’alarme.
Méthodes : Une étude rétrospective des cas colligés entre Août 2005 et Avril 2019 dans trois unités dermatologiques au Sénégal est réalisée. Nous avons inclus toutes les patientes qui ont consulté pour un carcinome épidermoïde cutané associé à la DCV. Les données socio- démographiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques ont été recueillies.
Résultats : Seize patientes âgées de 45,5 ans en moyenne étaient incluses. L’association hydroquinone et propionate de clobétasol était utilisée chez quinze patientes. La durée moyenne de pratique de la DCV était de 20,3 ans et le délai de consultation après la découverte de la tumeur de 6,75 mois. Aucune dermatose pré-néoplasique n’était observée chez nos patientes. L’aspect clinique de la tumeur était variable : ulcéro-bourgeonnant (n = 9), ulcéré (n = 6) ou nodulaire (n = 2). Les lésions étaient localisées : face (n = 1), cou (n =8), dos (n = 4), sein (n =2) et jambe (n =1) sur des lésions lichénoïdes ou d’ochronose exogène. L’aspect histopathologique le plus fréquent était le type infiltrant; il y avait deux cas de carcinome in situ. L’évolution était favorable chez la majorité des patientes après une résection chirurgicale.
Conclusion : De 2005 à 2019, seize cas de carcinomes épidermoïdes cutanés associés à la DCV sont rapportés au Sénégal. Il apparaît urgent d’interpeller les autorités sanitaires des Etats d’Afrique subsaharienne pour des mesures idoines de prévention contre ce fléau.