Maladie Thromboembolique Veineuse : Facteurs de Risque et Prévention dans le Service de Médecine Interne du Centre Hospitalier et Universitaire de Yaoundé

Abstract

RÉSUMÉ
Introduction. La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) est une affection grave et fréquente dans le monde. C’est la première cause de mortalité hospitalière évitable. Notre objectif était de déterminer les facteurs de risque de la maladie thromboembolique ainsi que les moyens de prévention effectués au Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé. Matériel et méthodes. Il s'agissait d'une étude transversale descriptive réalisée sur une période de 12 mois : du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2020 dans le service de Médecine Interne du Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé portant sur 110 dossiers. La collecte des données a été faite à l’aide d’un questionnaire structuré. Nous avons effectué un échantillonnage non probabiliste consécutif. L’évaluation du risque thromboembolique a été réalisée grâce au score de « Kucher », et la pratique de la thromboprophylaxie évaluée selon les recommandations de l’ACCP de 2013. Les données ont été entrées dans le logiciel Microsoft Excel et analysées à l’aide du logiciel SPSS version 21. Résultats. L’âge moyen était de 54 +/-28 ans (extrême à 19 et 90 ans), le sex ratio était de 1,03 avec une prédominance masculine. Les facteurs de risque thromboembolique les plus fréquents étaient : l’alitement prolongé (54,5%), la ménopause (26 ,4%), IMC ˃ à 29Kg/m2(15,2%) et l’âge ˃ à 75 ans (10%).Trente-neuf patients (35.45%) ne présentaient aucun risque thromboembolique (score de Kucher = 0), 71 patients (64.5%) étaient à risque thromboembolique (score de Kucher ≥ 1) dont 21 patients (19%) présentaient un risque élevé nécessitant une mise sous thromboprophylaxie (score de Kucher ≥ 4). Sur les 21 patients nécessitant une mise sous thromboprophylaxie (score de Kucher ≥ 4), 06 (28.57%) étaient sous mesures préventives et seuls 05 patients (6.4%) recevaient une thromboprophylaxie conforme aux recommandations de l’ACCP. Nous avons retrouvé un usage abusif (non indiqué) de la thromboprophylaxie médicamenteuse chez 13.6% des patients. Conclusion. L’usage de la thromboprophylaxie fait face à de nombreux obstacles et reste largement sous utilisés en milieu médical malgré le risque non négligeable présent dans la population.
ABSTRACT
Introduction. Venous thromboembolic disease is a public health issue and a major cause of cardiovascular related death in the world. It is one of the most frequent complication of hospitalized patients. Risk factor is identified and categorized to ensure adequate management. The aim of this study was to identify risk factor of venous thrombolic disease and the preventive measures used at the Yaounde Teaching Hospital. Methods. We conducted a cross sectional descriptive study, for period of 12 months (January to December 2020) and study duration of 5 months in the unit of Internal Medicine of the Yaounde Teaching Hospital. We included all patients received in the service and excluded patient under therapeutic anticoagulant. Data was recorded on preconceived questionnaires and the sampling was consecutive. KUCHER’s score was used to perform the risk assessment for venous thromboembolism, and the use of thromboprophylaxy was evaluated according the 2013 guidelines of ACCP. The data collected was entered in the software program Microsoft Excel and analyzed by SPSS v.21. Results. We included 110 patients with a median age of 54 (+/-28) years and the age range mostly represented was patients ≤ 40 years (30%) having a sex ratio of 1.03 with male dominance. The risk factors mostly encountered were prolonged bed rest (54.5%), alcohol intake (54.2%), menopause (26.4%), BMI˃ 29 kg/m2 (15 .2%) and being older than 75 years (10%). We found 39 patients (35.45%) with no thromboembolic risk (Kucher score= 0), 71 patients (64.5%) were found to have a thromboembolic risk (Kucher score ≥ 1), and 21 patients (19%) had an elevated risk than needed thromboprophylaxy (Kucher score ≥ 4). Among these 21 patients, 6 patients received preventive measures and only 5 received thromboprophylactic therapy following the guidelines of ACCP. Thirteen percent (13.6%) of patients had an improper use of thromboprophylatic drug. Conclusion. The use of thromboprophylaxy is still challenging in our setting and used unrightfully in most cases, in spite of the high risk level identified in our population.