Premiers Pas de la Prise en Charge du Syndrome d’Apnées de Sommeil à Yaoundé

Abstract

RÉSUMÉ
Introduction. La présente étude se proposait de décrire les aspects techniques du SAS, ainsi que les conditions d’acquisition et d’utilisation des outils thérapeutiques auprès des premiers patients pris en charge pour SAS à Yaoundé. Méthodes. C’était une étude prospective réalisée auprès des praticiens prenant en charge du SAS. Résultats. Nous avons inclus 48 patients d’âge médian (1er, 3e quartiles) 52,5 (44,2 ; 60,0) ans, avec 52,1% de sexe masculin. Parmi eux, 76,1% étaient de niveau universitaire, 27,0% résidaient hors de Yaoundé, 67,4% étaient obèses, 59,6% hypertendus, et 12,5% diabétiques. La majorité des demandes provenaient d’ORL (62,5%) et étaient motivées par des symptômes évocateurs (82,1%). Tous les patients ronflaient et 70,8% étaient somnolents. Tous les SAS étaient obstructifs et 92,3% modérés à sévères, avec un IAH médian de 35,5/h. Il était associé [Rapport de côte (intervalle de confiance à 95%) ; P-valeur] à l’âge [1,1 (1,0 ; 1,2) ; 0,029], l’HTA [12,5 (1,3 ; 120,8) ; 0,010] et un score de Mallampati élevé [5,4 (1,1 ; 26,8) ; 0,013]. Le traitement était surtout la PPC (82,1%). Son acquisition s’est faite par achat direct pour 31,8% des patients et la limite financière représentait 42,8% des non acquisitions. Dans le suivi, 3/5 des patients ont respecté la visite du 1er trimestre, l’utilisation quotidienne moyenne était de 6 heures, l’IAH résiduel de 14/h, l’évolution favorable chez 90%, la tolérance bonne chez 58,4%, des symptômes gênants présents chez 50% et les frais de location de la PPC à jour chez 45,4% des patients. Conclusion. Dans cette étude pionnière sur le SAS au Cameroun, les indications d’explorations étaient pertinentes. Le SAS était exclusivement de type obstructif et majoritairement sévère. Il était associé à l’HTA, l’âge et un score de Mallampati élevé. Les finances limitaient la réalisation d’explorations et l’acquisition du traitement. L’observance et l’efficacité thérapeutique étaient jugées bonnes. La moitié des patients présentaient un effet secondaire.
ABSTRACT
Introduction. The aim of this study was to describe the technical aspects of SAS, as well as the conditions of acquisition and use of therapeutic tools among the first patients treated for SAS in Yaoundé. Methods. This was a prospective study carried out by practitioners managing SAS. Results. We included 48 patients. Their median age (1st, 3rd quartiles) was 52.5 (44.2; 60.0) years, 52.1% were male, 76.1% were university graduates, 27.0% lived outside Yaoundé. Among them, 67.4% were obese, 59.6% had hypertension 12.5% had diabetes mellitus, 62.5% were referred from ENT specialists and 82.1% of demands were motivated by suggestive symptoms. All patients snored and 70.8% had excessive sleepiness. All SAS were obstructive and 92.3% moderate to severe, with a median AHI of 35.5/h. It was associated [Odds ratio (95% confidence interval); P-value] with age [1.1 (1.0; 1.2); 0.029], hypertension [12.5 (1.3; 120.8); 0.010] and a high Mallampati score [5.4 (1.1; 26.8); 0.013]. CPAP was prescribed in 82.1% of cases, and only 31.8% of patients purchased their PPC directly. Financial constraints accounted for 42.8% of the reasons for non-acquisition. Upon follow-up, 3/5 of patients attended their first follow-up visit within 3 months, the mean daily use was 6 hours, the residual AHI was 14/h, the favorable evolution reached 90%, 58.4% had a good tolerance, 50% experienced annoying symptoms, and 45.4% were up-to-date for CPAP rental costs. Conclusion. In this pioneering study of SAS in Cameroon, the indications for investigations were relevant. SAS was exclusively obstructive and mostly severe, and was associated with hypertension, age and a high Mallampati score. Finances limited exploration and treatment acquisition. Compliance and therapeutic efficacy were considered good. Half the patients had a side effect.