Facteurs Associés à la Non Utilisation des Contraceptifs par les Étudiantes de l’Université de Dschang (Cameroun)

Abstract

RÉSUMÉ
Introduction. En milieu estudiantin dans la région de l’Ouest du Cameroun, il existe peu d’études portant sur l’utilisation des contraceptifs. Le but de ce travail est d’analyser les facteurs associés à la non utilisation de contraceptifs par les étudiantes de l’université de Dschang. Méthodes. il s’agit d’une étude transversale analytique avec collecte de données prospective menée pendant 07 mois allant du 1er Novembre 2022 au 31 Mai 2023 à l’université de Dschang. Toutes les étudiantes âgées de 15 à 35 ans sexuellement actives, tous niveaux confondus et consentantes étaient recrutées. Les étudiantes mineures quant à elles étaient munies d’une autorisation parentale. L’échantillonnage était de type non probabiliste exhaustif en grappe stratifié. Résultats. L’âge moyen des étudiantes était de 20,7± 2,11 ans (extrêmes : 16 et 35 ans). L’âge du premier rapport sexuel était de 18,54±1,88 ans. La proportion des étudiantes ayant déjà connu un avortement était de 5,3%. La quasi-totalité des étudiantes (99,1%) avaient des connaissances sur les contraceptifs mais 79,1% d’entre elles ne les utilisaient pas. Les étudiantes du premier cycle utilisaient très peu les contraceptifs à l’inverse de celles du second cycle. Par ailleurs, il y avait une très faible utilisation des contraceptifs par les étudiantes des facultés des sciences, de médecine et des sciences pharmaceutiques. Les principaux lieux d’approvisionnement étaient la pharmacie (67,2%), les hôpitaux (43,5%). Les sources majeures d’informations étaient l’école (70,8%), internet (57,3%), l’hôpital (49,4%). Les méthodes de contraception les plus utilisées étaient le préservatif masculin (77,9%) et la pilule du lendemain (47%). L’âge <25 ans (p<0,001), les antécédents d’avortements (p=0,022), l’absence d’activités génératrices de revenus (p=0,048) et la non approbation de l’utilisation de contraceptifs par le partenaire (p<0,001) étaient fortement associées à la non utilisation de contraceptifs. Conclusion. Notre étude montre que la non utilisation des contraceptifs n’est pas seulement une question de niveau de scolarisation. Même au niveau supérieur, l’adhésion à la contraception rencontre des obstacles non négligeables.

ABSTRACT
Introduction. There are few studies of contraceptive use among students in the western region of Cameroon. The aim of this study was to analyse the factors associated with the non-use of contraceptives by female students at the University of Dschang. Methods. this is an analytical cross-sectional study with prospective data collection conducted over 07 months from November 1, 2022 to May 31, 2023 at the University of Dschang. All sexually active female students aged 15 to 35, at all levels, were recruited. Female students under the age of majority had parental consent. Sampling was non-probability, exhaustive, stratified cluster sampling. Results. The mean age of the female students was 20.7± 2.11 years (extremes: 16 and 35 years). Age at first sexual intercourse was 18.54±1.88 years. The proportion of students who had already had an abortion was 5.3%. Almost all students (99.1%) knew about contraceptives, but 79.1% did not use them. Contraceptive use was very low among undergraduates, unlike postgraduates. On the other hand, contraceptive use was very low among students in the faculties of science, medicine and pharmaceutical sciences. The main sources of supply were pharmacies (67.2%) and hospitals (43.5%). The most commonly used contraceptive methods were the male condom (77.9%) and the morning-after pill (47%). Age <25 (p<0.001), history of abortion (p=0.022), lack of income-generating activities (p=0.048) and non-approval of contraceptive use by partner (p<0.001) were strongly associated with non-use of contraceptives. Conclusion. Our study shows that contraceptive non-use is not only a question of educational level. Even at higher levels, adherence to contraception faces significant obstacles.